Vidéo. Les Algériennes disent stop au harcèlement contre les femmes

Vidéo. Les Algériennes disent stop au harcèlement contre les femmes

L’agression d’une jeune Algérienne, qui voulait faire un footing pendant le Ramadan, a déclenché un mouvement populaire pour dénoncer le harcèlement contre les femmes dans le pays. Ce mouvement trouve un écho important sur les réseaux sociaux. Décryptage.

#Laisselatranquille ou #Khalihatranquille. C’est autour de ce hashtag que de nombreux Algériens se rallient pour dénoncer le harcèlement contre les femmes.

D’une agression verbale et physique à un mouvement de protestation

Le mouvement de protestation, qui veut mettre fin au harcèlement des femmes sur les réseaux sociaux et dans la rue, est apparu à la suite d’une vidéo devenue virale pendant le Ramadan. Celle de Ryma, une jeune Algérienne qui racontait avec peine son agression. Selon elle, son agresseur lui aurait reproché de vouloir faire un footing une heure avant le ftour. Il lui aurait lancé : “Ta place est en cuisine”, avant de lever la main sur elle.

La jeune femme explique aussi dans la vidéo qu’elle n’a pas pu déposer plainte auprès d’un agent de police. Ce dernier lui aurait répondu : “Qu’est-ce qui t’a pris de faire un footing à cette heure-ci ?”.

Depuis le témoignage courageux de cette jeune Algérienne et face à l’immobilisme des autorités, la parole des femmes s’est libérée sur les réseaux sociaux. Plusieurs personnes ayant vécu une expérience aussi traumatisante ont témoigné à leur tour. Elles ont reçu le soutien d’internautes algériens, qui s’opposent à toute forme de harcèlement.

Les Youtubeuses algériennes dénoncent le cyber-harcèlement

Les youtubeuses algériennes comptent parmi les porte-paroles de ce mouvement. Dans un reportage produit par les Haut-parleurs, des web-influencers algériennes racontent les pressions qu’elles subissent au quotidien. Commentaires méchants sur leur physique, propos sexistes, menaces, insultes… En osant s’afficher sur les réseaux sociaux, ces Algériennes font face à un torrent de haine.

 

Le mouvement dépasse le simple cadre virtuel. L’agression verbale et physique de Ryma a en effet incité des groupes de femmes à réagir dans l’espace publique. Ainsi, durant la dernière semaine de Ramadan, plusieurs jogging solidaires et citoyens ont été organisés dans les grandes villes du pays. A Alger, Oran, Annaba et Constantine notamment, on a couru pour dire stop à toutes les formes de harcèlement des femmes.

 

Vers la fin de l’impunité ?

Quel est l’avenir de ce mouvement ? Difficile à dire pour le moment. Celles et ceux qui disent stop au harcèlement contre les femmes en Algérie peuvent toutefois se targuer d’avoir remporter une victoire. Les autorités publiques sont enfin sorties de leur silence. A la tribune de l’Assemblée parlementaire, le ministre de la Justice, Tayeb Louh, s‘est engagé à faire appliquer les lois qui protègent les Algériennes du harcèlement de rue et du cyber-harcèlement. 

Hiba Hamdouche et la rédaction d’Intymag

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