L’association ASI (Algerian Start-Up Initiative) a organisé hier le premier “Maghreb Challenge” dans l’espace de coworking. Une soirée placée sous le signe de entrepreneuriat social et de l’union du Maghreb. Inty y a envoyé l’une de ses rédactrices.
Lorsque je suis arrivée au siège de The Address, le nouvel espace de coworking qui a ouvert ses portes en mars dernier au centre commercial de Mohammadia à Alger, les participants étaient déjà en train de bûcher. Ils venaient à peine de sortir de table mais cela ne les a pas empêchés d’être dynamiques et enjoués d’entrée de jeu. De quoi, tout de suite, m’impressionner !

“Bienvenue au Maghreb Social Night Challenge” me lance l’une des organisatrices en m’invitant à me joindre à la réflexion. Assis au tour de trois tables ou sur un canapé devant deux paperboards, les participants balancent des idées. Les remarques fusent. Sur des feuilles A4, on écrit, on rature, on dessine des flèches.
Il ne reste plus que quelques minutes à Alger pour identifier un problème social et le soumettre à ses voisins maghrébins. Sur un écran de télévision, la Tunisie et le Maroc sont en direct via appear.in, un site de videochat. Eux aussi tentent de relever le défi.
“L’idée du Maghreb Social Night Challenge est née d’une rencontre en mars dernier en marge du forum social maghrébin organisé au Maroc. Avec les incubateurs tunisien Lab’ess et marocain Espace Bidaya, nous avons décidé d’organiser une soirée ramadanesque autour de l’entrepreneuriat social. L’idée est d’inviter des entrepreneurs maghrébins à résoudre la problématique sociale d’un de ses voisins, sachant que les problématiques sont communes à l’ensemble de la région en réalité”, m’explique Brahim Embouazza, l’un des fondateurs de l’incubateur Algerian Start-Up Initiative (ASI).

Les minutes s’écoulent, on écrème les idées pour n’en garder plus que deux : l’intégration des élèves autistes à l’école et l’accompagnement des femmes en milieu rural pour des activités génératrices d’emplois. Après un vote à main levée, c’est la deuxième problématique qui l’emporte.
Les yeux se tournent alors vers l’écran de télévision, branché au mur. Alger soumet en premier son problème. En retour, Tunis demande à la dizaine d’entrepreneurs en herbe algériens de réfléchir à une solution pour une réinsertion des ex-prisonniers dans la vie économique de la Tunisie tandis que le groupe marocain propose à leurs homologues algériens de trouver une solution à l’échec scolaire des enfants de moins de 15 ans.
Il est un peu plus de 23h, le “Maghreb Social Night Challenge” est véritablement lancé. Dans la pièce attenante, qui sert en temps normal de salle de réunion, un buffet copieux est installé. La nuit risque d’être longue.
Après une courte pause, les participants algériens se scindent en deux groupes. Objectif : répondre en moins de deux heures à l’une des problématiques de manière simple, efficace et peu onéreuse. “C’est le propre de l’entrepreneuriat social, il ne faut que ce soit ni trop compliqué à mettre en place, ni trop cher”.
J’écoute chaque participant apporter sa pierre : un détail, une connaissance, une comparaison. Ce soir, l’association ASI a eu le mérite de rassembler de jeunes entrepreneurs toute nuit. Un exploit lorsqu’on sait que durant le Ramadan l’univers de l’entrepreneuriat algérien a plutôt tendance à passer en mode veille. Chose encore plus rare pour être soulignée et saluée, ASI, en s’unissant à deux autres incubateurs maghrébins, ont connecté de jeunes maghrébins et les ont amenés à réfléchir en même temps à un problème commun du quotidien, faisant fi des frontières et de la distance. Chapeau !
Zina Driss
Auteur

- Co-fondatrice d'Intymag.com
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