Le journal d’une (céli)battante est une série produite par Intymag. Elle raconte les tribulations de Kenza, une Algérienne de 30 ans, qui cherche l’amour envers et contre tous.
Dans ce feuilleton se mêlent fiction et réalité. Intymag a créé le personnage de Kenza. En revanche, ces histoires sont basées sur des faits réels, inspirés de la vie de plusieurs Algériennes qui ont accepté de se confier.
Saison II Episode 5 :
Je profite de cette nouvelle journée de pluie pour t’écrire cher Journal. J’ai rangé toutes mes sandales dans leur boîte d’origine, direction le placard à chaussures, et j’ai ressorti mes vestes, l’automne est bien là. La nouvelle saison n’a pas balayé d’un coup de rafale de pluie ma relation naissante avec Amine. Il semble que ce que nous partageons lui et moi depuis trois mois – le cap du trimestre déjà ! – ne soit pas une simple amourette d’été. J’en suis la première surprise encore aujourd’hui.
Comme j’ai commencé à te le raconter, nos rapports ont basculé le soir de l’anniversaire de Youcef, le petit ami de Zouzou. Ce soir-là, sur le balcon de l’appartement de Youcef, l’hostilité que je nourrissais envers cet homme à céder le pas à une certaine attirance. Mais la tension – quasiment électrique – est restée.
Jalouse
Il n’était pas seul. Une pimbêche peroxydée – qui avait plus sa place dans un cabaret que sur le balcon de Youcef – l’accompagnait. Son rencard renforçait l’idée que je me faisais de lui : un homme désespérément superficiel. Il a bien tenté de faire la conversation mais je n’arrivais pas à ôter mes yeux de la silhouette vulgaire de son “date”. Sans m’en rendre compte j’ai commencé à me comparer à elle. Sur le critère de la sensualité, elle me battait à plate couture mais je marquais des points côté élégance. A force de compter les points, j’ai fini par ressentir de la jalousie.
Pour le dire de façon schématique, dans les yeux des hommes, il y a deux types de femmes : celles qui veulent épouser et celles avec lesquelles ils veulent passer du bon temps. Moi, je n’appartiens à aucune de ces catégories. Compte tenu de la longévité de mon célibat – à 31 ans, chez nous, on ne parle plus de “vieille fille” mais carrément de “produit périmé” -, j’en venais à douter de ma capacité à séduire l’autre sexe. C’est en cela que je jalousais la crinière blonde platine qui accompagnait Amine. Elle au moins avait réussi à intégrer l’une des deux cases. Moi, je restais, encore et toujours, à côté de la plaque.
Je les ai laissés en faisant mine d’avoir vu une ancienne amie installée à l’intérieur. L’ancienne amie en question n’était autre que Faten avec laquelle j’étais venue. Elle était entourée de trois mecs, des amis de Youcef. Je n’ai pas tout de suite compris de quoi ils étaient en train de parler mais l’entrain avec lequel ils débattaient me donnait envie de participer à la conversation. Je ne captais que des mots clefs : “royaume”, “dragon”, “famille”… Voyant mon regard perplexe, Faten m’a soufflé à l’oreille : “On discute de la dernière saison de GoT, j’ai trouvé des fans comme moi !” J’ai préféré les laisser à leur passion pour une série dont je n’ai même pas regardé un épisode.
Un geste inattendu
Je me dirigeais vers Zouzou quand il m’a retenu par le bras. Il avait le sourire de celui qui était sûr de son coup.
“Hey ! Je sais que c’est l’anniversaire de mon Youcef mais je t’ai aussi apporté un petit quelque chose”, me lança Amine, en gardant son sourire impeccable.
J’étais sans voix. Son geste me touchait autant qu’il me faisait craindre le pire. En un quart de seconde, je me suis dit : “il a donc pensé à moi !”, “mais qu’a-t-il bien pu me ramener alors qu’on se connait à peine ?!”, “sommes-nous complices, amis maintenant ?”
Il m’a tendu un petit paquet, emballé dans du papier bleu orné d’une petite carte dorée.
“Merci. C’est gentil. Il ne fallait pas. Je l’ouvrirai après”. Je ne voulais pas qu’il découvre ma réaction, j’avais peur de me trahir. Mais il a insisté pour que je déballe son cadeau devant lui, j’ai abdiqué.
C’était un livre. Il y avait des gants de boxe sur la première de couverture et on pouvait y lire “Tu vas tout déchirer, manuel pour les trentenaires qui réinventent leur vie”. J’étais incrédule, je ne savais pas ce qu’il fallait en penser. Il y avait certainement un message subliminal derrière cela mais je n’arrivais pas à percevoir lequel. Peut-être que la carte assortie au livre allait m’aider.
“La vie est parsemée de mauvaises surprises qui en deviennent des bonnes si on prend son destin en main. Et je sais que tu en es capable. Amine”
En lisant ces lignes, je n’avais qu’une envie : réunir la bande de copines, éparpillées au quatre coins de l’appartement de Youcef, pour analyser, décortiquer, décrypter ce message.
“Merci encore, c’est touchant”, me suis-je contenter de répondre.
Il ne voulait visiblement pas en rester là : “Je te propose de faire un bilan quand tu l’auras terminé. J’espère qu’il te sera utile dans ta recherche d’emploi et dans tout ce que tu veux entreprendre”.
Entendons-nous bien, je déteste les livres sur le développement personnel. Je n’ai pas besoin d’un coach de vie, j’ai Faten. Je voulais cependant parcourir par curiosité cet ouvrage pour mieux comprendre le choix d’Amine. Mais pas question de le lire entièrement. En revanche, j’étais prête à faire croire de l’avoir lu si cela me donnait l’occasion de le revoir.
“Je te ferai signe quand je l’aurai terminé alors”.
“Je pars deux semaines à Paris pour mon business mais à mon retour on peut se capter”.
Soulagée
Je pensais Amine plus direct, il est, en fait, du genre à tourner autour du pot. Sa façon de m’inviter à le voir en tête à tête en prétextant m’offrir un livre et parler de mon avenir professionnel m’a étonné : il n’a peut-être pas autant confiance en lui que ce que j’avais pu imaginer. Ou bien était-ce une manœuvre habile pour me séduire ? J’ai remarqué dès notre première rencontre qu’Amine aime plaire mais j’étais de plus en plus curieuse de savoir ce qu’il attendait vraiment de moi.
Et je me suis souvenue qu’Amine n’était pas seul.
“Tu devrais rejoindre ta compagne, elle t’attend sur le balcon”, lui dis-je en jetant un coup d’oeil vers la baie vitrée.
Il s’est retourné vers le balcon et a pouffé : “Mais c’est pas du tout ma compagne. Je t’ai dit que j’étais célibataire. Je la connais même pas cette fille. Elle me colle depuis que je suis arrivé”.
Je me suis sentie profondément soulagée. Soulagée de savoir que cet homme, aussi superficiel soit-il, avait de meilleurs goûts en amours que ce que j’avais pu croire. Soulagée de savoir qu’il préférait passer plus de temps avec une fille comme moi plutôt qu’une “michto”. Soulagée de le savoir toujours célibataire.
Il s’est alors passé quelque chose d’assez étrange : j’ai fait abstraction de – presque – tous ses défauts et j’ai commencé à apprécier sa compagnie si bien qu’on passé la deuxième partie de la soirée côte à côte.
Précédemment :
Saison II Episode 1 : “Petits plaisirs d’une recluse”
Saison II Episode 2 : “Je suis célibataire pas malade”
Saison II Episode 3 : « Que du bonheur ! »
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