Les tribulations de Kenza, une Algérienne de 30 ans, qui cherche l’amour envers et contre tous.
Précédemment : Mon intime alliée
J’ai déposé ma lettre de démission hier. Je l’ai remise en main propre. Il ne l’a pas tout de suite acceptée, j’y étais préparée. Je m’attendais aussi au “c’est un malentendu chère Kenza”, “il y a vraisemblablement eu un quiproquo entre nous”, “que vais-je dire à nos clients si vous partez”…
“Ça, il fallait y réfléchir avant”. Et j’ai claqué la porte en me promettant de ne plus jamais remettre les pieds dans ce cabinet.
C’est quand il m’a proposé de partir en week-end ensemble que j’ai su que je n’avais plus d’autre choix que de quitter mon poste. “Oran, Béjaïa, Taghit… C’est toi qui choisis la destination, je m’occupe du reste !” Par le “reste”, il insinuait avant tout LA chambre d’hôtel.
Je repense à son air niais d’adolescent lorsqu’il m’a invitée à une “escapade le temps d’un week-end”. Sauf que M. Kosbough n’est plus un ado. C’est un père de famille qui a deux fois mon âge. Et pour qui me prenait-il au juste ? Une fille désespérée au point d’attendre que son patron-marié-vieux-pervers l’invite à une “escapade” ?! S’échapper de quoi ou de qui d’ailleurs ??
Je croyais avoir tout vu, tout vécu avec “l’autre”. Mais décidément, il n’était pas le seul tordu de mon entourage. Peut-être même qu’il m’en reste encore à croiser. Rien qu’à cette idée, je me désespère un peu plus de la gent masculine.
Un “misogyne” c’est celui qui n’aime pas les femmes. Mais comment appelle-t-on au juste une femme qui méprise les hommes ? Je sais qu’il ne faut pas tous les mettre dans le même sac, que les généralités ne mènent à rien. Mais ces derniers mois, la vie ne m’a pas fait de cadeau et les Zommes me sortent tous par les yeux.
Me voilà à 30 ans, célibataire, diplômée en médecine, sans emploi et sans économies. Alors qu’il y a encore six mois ma vie était aussi ordonnée qu’une maison algérienne : je travaillais, j’allais me marier, j’allais devenir une femme à part entière. Au lieu de cela, je suis devenue Khouya El Madani de Freeklane. Ce soir, pour la première fois de ma vie, je brûle d’envie de quitter mon univers.
Récapitulatif :
épisode 2 « Coincée aux chiottes »
épisode 5 « Celui qui s’invite de partout »
épisode 6 « Ménage de printemps »
épisode 7 « Proposition indécente »
épisode 8 « Crêpage de Chignon”
épisode 9 « Un moment d’égarement #1 »
épisode 10 « Un moment d’égarement #2”
épisode 11 « Je voulais juste acheter des chaussures »
épisode 12 « Celle qui n’étais plus témoin“
Episode 13 « Sa main sur mon épaule »
*Le journal de la (céli)battante est un feuilleton où se mêlent fiction et réalité. Inty a créé le personnage de Kenza. En revanche, ces histoires sont basées sur des faits réels, inspirés de la vie de plusieurs Algériennes qui ont accepté de se confier.
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- Co-fondatrice d'Intymag.com
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Antonyme de misogyne: androgyne, androphobe ou misandre.
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