Pour interpeller les autorités françaises et lutter contre l’oubli, Samia Seriak, une Algérienne de 36 ans, revisite des images de guerre dans un style pop art.
“Hna Mansinach”. Deux mots, toujours les mêmes, inscrits dans une bulle. Comme un slogan pour marquer les esprits. Samia Seriak, qui gère une agence de communication à Alger, a décidé de donner une deuxième vie à des images d’archive datant de la guerre d’indépendance. Des images qui montrent des scènes insoutenables de guerre : la torture, les arrestations, les représailles dans les villages etc.


Ces clichés en noir et blanc, Samia Seriak en a fait des œuvres d’art colorées, typiques du style pop art. “Comme point de départ, j’ai utilisé des photos déjà existantes que j’ai trouvé sur internet et que j’ai retravaillé moi-même à l’aide de différents logiciels informatiques”, explique l’auteure de ces créations à Inty.


Pour ne pas oublier
Plus qu’une démarche artistique, la série “Hna Mansinach” est une entreprise profondément politique. Sous le pseudonyme “Seribell”, Samia Seriak veut interpeller les autorités algériennes et françaises mais également lutter contre l’oubli en sensibilisant les jeunes générations. “Ma modeste contribution trouve son origine dans l’oubli dans lequel semblent plongées les deux parties principales concernées, en l’occurrence l’Algérie et la France, mais surtout à éveiller et sensibiliser la génération montante à son propre passé. C’est pourquoi j’ai décidé de diffuser mes illustrations sur une page Facebook”, explique la jeune femme, qui publie de nouveau cliché chaque jour depuis le début du mois. Elle espère dans un second temps en faire une exposition.
Sur les réseaux sociaux, ses illustrations ont reçu un bon écho puisqu’elles ont été repartagées plusieurs dizaines de fois et la page de Seribell a déjà été “liké” par plus de 5.000 personnes.


Zina Driss
Auteur

- Co-fondatrice d'Intymag.com
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