Alors que le SILA 2018 s’est terminé samedi 10 novembre, on a décidé de revisiter des romans algériens qui sont aujourd’hui quelque peu oubliés.
Novembre est à la fois du mois du déclenchement de la Révolution algérienne et la période à laquelle se tient depuis 23 ans le Salon international du livre d’Aler (SILA). Une coïncidence qui nous a incité à nous replonger dans quatre romans écrits par des auteurs algériens. Ces romans ont en effet en commun d’évoquer le mouvement révolutionnaire et ses répercussions. Passés inaperçus ou oubliés des bibliothèques, ces romans méritent pourtant d’être (re)lus aujourd’hui.
“Le Quai aux Fleurs ne répond plus” de Malek HADDAD
Synopsis : Ce roman, qui a été édité en 1961, alors que la guerre de libération touchait à sa fin, traite différents sujets tels que l’exil, l’amour, l’amitié, la fidélité et le patriotisme. C’est l’histoire d’un poète algérien issu de Constantine nommé Khaled BENTOBAL. Exilé à Paris, il y retrouve son ami Simon dont la femme s’éprend de lui. Mais, amoureux de sa femme Ourida, le poète la refuse. Cependant, il va finir par apprendre qu’Ourida l’a trahi et a trahi l’Algérie.
Pourquoi le (re)lire : Ce livre dessine l’image d’un homme fidèle à sa patrie bien qu’éloigné de celle-ci. Il dresse également le portrait de l’Algérie au moment où elle était déchirée par la guerre de Libération. Le roman se déroule dans deux temporalités : les souvenirs de Khaled lorsqu’il vivait encore à Constantine, dans une Algérie colonisée, et et dans une deuxième partie sa vie de réfugié à Paris. Ce qui rend ce livre intéressant c’est la présence de deux genres différents. En effet, l’auteur n’hésite pas à alterner dans son récit, poésie et prose. Ce mariage donne un résultat stupéfiant. Ce roman que l’on peut qualifier d’auto-fictionnel provoque plusieurs sensations : de la douleur, de la compassion mais également de la déception étant donné la fin de l’histoire.
“Le Blanc de l’Algérie” d’Assia DJEBAR
Synopsis : Ce livre est publié en 1996. Il raconte l’histoire de trois amis, qui ont été assassinés en 1993 : Mahfoud BOUCEBCI, psychiatre et écrivain, M’hamed BOUKHEBZA, sociologue et auteur, et enfin Abdelkader ALLOULA, dramaturge. L’auteur évoque des souvenirs qui remontent aux années cinquante, le début de la guerre d’Algérie. A travers le parcours de ces disparus, l’écrivaine dénonce l’assassinat des intellectuels algériens durant la Décennie noire.
Pourquoi le lire : C’est une œuvre qui a marqué l’histoire de la littérature algérienne. Elle nous montre les difficultés auxquelles l’Algérie a fait face par le passé.Dans cet ouvrage majeur, Assia Djebar valorise la force du peuple algérien qui est à la fois comdamné au silence mais qui se révolte contre l’injustice. Ce livre est tout aussi intriguant que sont titre. Le blanc de l’Algérie pourrait renvoyer à une idée de paix et de pureté. Pourtant, ce roman donne à réfléchir sur la violence.
“Une peine à vivre” de Rachid MIMOUNI
Synopsis : Le roman retrace l’histoire d’un dictateur fictif condamné à mort. Comment est-il devenu un tyran ? Le roman répond à cette question en revenant sur le parcours de cet homme. L’oeuvre s’ouvre sur l’enfance difficile de ce condamné à mort. Orphelin, abandonné par ses parents, ce dernier est recueilli par un homme assez froid. Plus grand, il intègre l’armée et fait tout pour occuper un poste important.
Pourquoi le lire : Tout au long de ce roman, on entend la voix du dictateur déchu. On est ainsi plongé dans la tête d’un dirigeant autoritaire, assoiffé de pouvoir. La force de ce livre est de décrire avec beaucoup de réalisme les ressorts des systèmes dictatoriaux. Le cheminement raconté vers la naissance d’un régime dictatorial peut ainsi s’appliquer dans différents contextes, différents territoire.
“La mise à nu” d’Abdelhamid BENHADOUGA
Synopsis : Sorti en 1980, ce roman est d’abord paru en langue arabe sous le titre de‘’Banae As-Soubh’’ avant d’être traduit en français.
C’est l’histoire de Cheikh Allaoua ancien Moudjahid originaire des zones rurales du pays. Il s’installe à Alger après l’indépendance dans le but d’offrir un avenir meilleur à ses proches. Mais la vie à Alger n’est pas comme celle qu’il avait imaginé. La rigidité de Cheikh Allaoua pousse ses enfants vers l’adultère et la délinquance. Sa fille Dalila finit par se rebeller contre lui, en quittant la maison paternelle en quête de son indépendance.
Pourquoi le lire : Ce livre est une plongée dans l’Algérie post-guerre d’Indépendance. Il s’intéresse aux réalités sociologiques des années 1970, notamment la condition de la femme algérienne rurale à cette période-là. Il évoque également les prémices de la régression des mentalités et la montée de l’obscurantisme religieux. Enfin, ce roman repose sur un conflit familial et générationnel ce qui permet d’aborder des questions plus intimistes.
Feriel Gheras
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