25 novembre : Béjaïa marche contre les violences faites aux femmes

25 novembre : Béjaïa marche contre les violences faites aux femmes

A l’occasion de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, une marche en solidarité avec les victimes algériennes est organisée ce 25 novembre à Béjaïa.

Béjaïa se mobilise pour les droits et la protection des Algériennes. Ce samedi 25 novembre, une manifestation est organisée sur la place Saïd Mekbel pour dire stop “à tous les actes sexistes et discriminatoires à l’égard des femmes”.

Les femmes algériennes ne sont en sécurité nulle part.

Les organisateurs de cette marche citoyenne pointent du doigt un paradoxe : la sécurité des Algériennes n’est pas garantie ni dans l’espace public ni dans la sphère privée alors qu’une loi contre le harcèlement de rue et les violences conjugales est entrée en vigueur il y a près de deux ans. Ils écrivent :

“Les femmes algériennes ne sont en sécurité nulle part, ni dans la sphère publique où elles sont insultées, harcelées, tabassées voire même brûlées vives ou écrasées par des voitures. Ni dans le milieu professionnel où elles subissent pression et harcèlement, ni même au sein de la famille où elles font figure de souffre-douleur. Ironie du sort, on a l’impression que c’est au moment où une loi protégeant la femme est promulguée que la situation de cette dernière est moins sure. Il est manifeste que l’Etat a reculé sur ce point, sans doute à cause de la pression des milieux conservateurs et du travail de sape mené doucement mais surement par certains cadres zélés et résolument misogynes. Et que dire de ce code de la famille, appelé par ironie et à juste titre le code de l’infamie, que l’Etat maintient depuis 1984, réduisant ainsi la femme dans notre pays au statut de mineur à vie”.

Ils appellent ainsi à la mobilisation des hommes et des femmes pour changer la situation :

“Aujourd’hui, face à cette situation délicate dans laquelle évoluent nos mères, nos sœurs, nos filles, nos épouses, nous ne pouvons rester insensibles. Il est plus qu’urgent pour nous de nous mobiliser et la date du 25 novembre pourrait être pour nous le point de départ pour une nouvelle dynamique qui replacera la femme au rang qui lui convient.”

#metoo

Cette année, la Journée internationale pour l’élimination de la violence faite à l’égard des femmes a une résonance particulière puisqu’elle s’inscrit dans un mouvement global de dénonciations de ces crimes. En effet, suite aux révélations sur le comportement maladif et criminel du producteur américain Harvey Weinstein, des dizaines de milliers de femmes à travers le monde continuent de briser le silence et dépasser leur honte pour témoigner des violences qu’elles ont subi une ou plusieurs fois dans la vie. Cette libéralisation de la parole féminine, amorcée sur les réseaux sociaux avec les hashtags #meetoo et #balancetonporc, commence à porter ses fruits puisque certains des bourreaux sont en passe d’être sanctionnés, d’autres sont tombés en disgrâce. Point positif de cet élan spontané contre les violences subies par les femmes, certains Etats réfléchissent à durcir leur loi pour mieux protéger les femmes des harceleurs et autres agresseurs.

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