Films. Initiation au cinéma palestinien

Films. Initiation au cinéma palestinien

Inty s’intéresse cette fois au cinéma palestinien, qui, malgré l’occupation israélienne, demeure dynamique et regorge d’un vivier de réalisateurs et acteurs talentueux. 

5 caméras brisées – Emad Burnat, Guy Davidi

Synopsis : Un journaliste palestinien raconte la mobilisation de son village, Bil’In, contre la spoliation des terres par les forces israéliennes.

Pourquoi il faut le voir : Parce c’est une immersion rare dans la vie d’un village palestinien et dans le mouvement pacifique et citoyen contre l’occupation israélienne étant donné que les médias internationaux s’intéressent de moins en moins à cet aspect du conflit israélo-palestinien. Ce documentaire est d’autant plus étonnant qu’il a été réalisé par un paysan, reconverti en cameraman. Ce dernier a réussi la prouesse d’être sélectionné aux Oscars en 2013 dans la catégorie “Meilleur film étranger”.

18 fugitives (18 Wanted Cows) – Amer Shomali, Paul Cowan

Synopsis : Le village de Beit Sahour, situé sur les collines palestiniennes près de Bethelehem, s’organise pour lutter contre l’occupation israélienne. Les habitants du villages se mettent d’accord pour boycotter la production israélienne et subvenir à leurs propres besoins. Ils se lancent ainsi dans un élevage de vaches, symbole de leur liberté.

Pourquoi il faut le voir : Parce que cet ovni cinématographique, mi-film d’animation, mi-documentaire d’archives, raconte la naissance de la Première Intifada. Si aujourd’hui la plupart ont gardé en tête l’image de jeunes caillassant les chars israélien, peu savent que la Première Intifada a consisté avant tout en un mouvement de désobéissance civile. Et donc pacifique. Avec beaucoup d’humour et d’ingéniosité, les réalisateurs reviennent sur cet épisode fondamental de la résistance palestinienne.

Intervention divine – Elias Suleiman

Synopsis : Es est Palestinien et vit à Jérusalem. Il aime une femme, une Palestinienne, qui vit de l’autre côté du mur. Puisqu’elle n’a pas le droit de traverser cette “frontière”, c’est lui qui vient à elle. Les rendez-vous amoureux se déroulent dans la voiture de Es, sur un parking, près d’un checkpoint israélien.

Pourquoi il faut le voir : Parce qu’une sélection de films palestiniens sans évoquer l’oeuvre d’Elias Suleiman n’aurait aucun sens. On a choisi ici l’un de ses chefs-d’oeuvre. Un film dense, empreint de poésie. Une allégorie aussi absurde que cruelle de la vie dans les territoires occupés des deux côtés du mur. Et on ne se lasse pas des scènes d’amour de ce long-métrage : des mains qui s’effleurent, se caressent et s’entremêlent dans une étreinte interdite.

Paradise Now – Hany Abu Assad

Synopsis : Khaled et Saïd, deux amis d’enfance, sont désignés pour commettre un attentat suicide à Tel Aviv. Ils passent leur dernière nuit au près de leurs proches sans pouvoir leur parler de leur projet. Le matin, équipés de ceinture d’explosifs, ils se préparent à mourir en kamikaze. 

Pourquoi il faut le voir : Parce c’est un film d’action au suspense intenable. Mais attention, on est loin du blockbuster écervelé. “Paradise now” est un film intelligent puisqu’il parvient à expliquer au grand public la spirale infernale qui conduit des jeunes à choisir la voie du terrorisme. Le dernier plan te scotchera !

Les Infiltrés – Khaled Jarrar 

Infiltrators [Trailer] from Idioms Film on Vimeo.

Synopsis : Le mur construit illégalement par Israël sur les territoires occupés est une frontière poreuse. Chaque jour des centaines de Palestiniens la traversent pour des raisons différentes.

Pourquoi il faut le voir : Parce l’ex-garde du corps de Yasser Arafat, reconverti dans le cinéma, a pris de très gros risques pour filmer les différentes tentatives de Palestiniens pour franchir cette séparation. Son documentaire poignant montre aussi le contraste cruel entre les petits moyens des “trabendistes” palestiniens et la force de l’armada israélienne. Une autre réalité du conflit, hélas, peu évoquée.

Gaza-Strophe – Samir Abdellah, Kheridine Mabrouk

Synopsis : La Bande de Gaza en 2009. La plaie est encore béante quand les réalisateurs pénètrent sur ce territoire dévasté. Les assauts israéliens contre ce bout de terre viennent de se calmer, les habitants sont sous le choc. Les documentaristes allument leur caméra et recueillent une vingtaine de témoignages, tous aussi bouleversants. 

Pourquoi il faut le voir : Parce que c’est devenu un incontournable du cinéma palestinien. Et, de manière générale, du documentaire. Le travail de Samir Abdellah et Kheridine Mabrouk tire sa force du courage et du culot de ces deux documentaristes : oser filmer les séquelles d’une attaque militaire sur une population dépourvue de tout, quelques jours seulement après l’arrêt des combats. Stupéfiant !

Pour aller plus loin :

Les citronniers – Eran Riklis

Initiation au cinéma iranien

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